Nom du blog :
andlau
Description du blog :
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
07.01.2016
Dernière mise à jour :
07.01.2016
>> Toutes les rubriques <<
· L'ours (1)
· Le site d'Andlau (1)
Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or andlau
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !
L'Ours.
L'iconographie représente Ste Richarde toujours accompagnée de l'ours.
D'après la légende, l'endroit où Richarde devait ou voulait construire l'abbaye projetée, aurait été indiquée par une ourse grattant la terre.
Dans son livre sur Ste Richarde et son abbaye, le curé Deharbe raconte :
"Plusieurs historiens racontent qu'elle eut une vision et qu'elle entendit distinctement une voix lui dire : descends jusqu'au bas de la montagne, tourne-toi vers le domaine que tu as reçu en dot de ton père, et avance jusqu'à la rencontre d'un ours grattant la terre avec ses petits; là, construit un monastère.
Il serait difficile, dit un chroniqueur, de faire comprendre le bonheur que cette communication divine fit éprouver à Richarde. Sans tarder, accompagnée de quelques personnes dévouées, l'impératrice descend du Hohenbourg, pénètre dans ses domaines, et arrive jusqu'à l'entrée du val d'Eléon.
A peine avait-elle pénétré dans ces sombres forêts, qu'elle trouva près d'un torrent, un ours avec ses petits grattant la terre, comme pour lui indiquer la place où elle devait fonder le monument en mémoire de son père, élever le monastère et créer une oeuvre sur laquelle Dieu voulait répandre ses grâces et ses bénédictions.
Un chroniqueur prétend que l'impératrice passa la première nuit toute entière en prières sur la place indiquée, et quand les fatigues, la lassitude trompèrent ses forces, elle sommeilla appuyée contre de gros sapins.
On voit encore aujourd'hui, dans la crypte, une cavité qui marque la place creusée par les animaux.
Afin de conserver davantage le souvenir de ce fait, on élevait dans la cour de l'abbaye un ours. Grandidier dit que l'on voyait encore en 1754, dans la cour de l'abbaye, une grande pierre où il était attaché.
Une femme de Betschwiller a dit à Auguste Stöber, en 1849, que sa mère avait vu le dernier ours entretenu aux frais du couvent.
Dans les registres des droits de l'abbaye, renouvelés en 1348, on lit : Les boulangers qui fréquentent le marché d'Andlau sont obligés de fournir chacun un pain par semaine pour la nourriture de l'ours.
L'animal ayant un jour déchiré un enfant, on renonça à l'usage d'en entretenir un vivant. Nullement dangereux cet autre ours en pierre que l'on voit, dans la crypte, monter la garde près de la cavité creusée par ses ancêtres.
Cet ours, de facture romane (13ème siècle), à l'air médusé, avant d'atterrir à la crypte, montait la garde près de la porte d'entrée de l'abbatiale.
La figure de cet animal, dit Grandidier, se trouve souvent représentée tant dans l'église que dans la cour et le jardin; deux ours forment encore aujourd'hui les supports des armes de l'abbaye.
Effectivement vous pouvez rencontrer l'image de l'ours un peu partout : à la crypte, dans le vitrail du fond du jardin, dans le tableau de Dubois, dans la frise, sur la fontaine place de la mairie, près du monument aux morts, etc...
L'ours était, autrefois, un hôte familier des Vosges.
Dans la légende alsacienne et rhénane, l'ours était considéré comme un dieu (Artio, la déesse ours). Certains historiens (Forrer, Wirtz) admettent qu'aux endroits voués au culte de l'ours, des édifices religieux aient été construits pour supprimer le culte païen à cet animal. Ce serait le cas pour Andlau. On peut se demander si, peut-être, la crypte a remplacé un sanctuaire romano-celtique dédié à la déesse ourse Artio.
D'aucuns prétendent que la chapelle souterraine (crypte) ne serait autre que la caverne de l'ours.
Légendaire ou historique, l'ours reste lié à la cité de Ste Richarde. L'attribut de l'ours à Richarde a ses racines dans la légende comme cela a été le cas pour l'évêque de Strasbourg, St Florent, l'ermite de Haslach (également un ours).
En 1675, on tua un ours dans la forêt de Barr. On prétend que le dernier ours des Vosges a été abattu en 1695, près du château d'Andlau.
......
Quand l'ours entre dans la composition d'une armoirie il peut être représenté en pied ou debout, c'est-à-dire dressé sur ses pattes de derrière. Il peut aussi être accroupi, couché, passant, rampant ou dressé à mi-corps; enfin, baîllonné ou muselé d'un émail particulier.
...
Dans les temps les plus reculés, des montreurs d'ours sillonnaient l'Allemagne. L'Empereur Henri le Saint prenait plaisir à faire enduire de miel un de ces misérables et à le livrer ensuite, devant sa cour, à la gourmandise féroce de ces animaux. L'abbé de Stablo, Poppo, obtint de lui, non sans peine, qu'il se privât de ce divertissement barbare.
Tiré de Histoire d'Andlau, n°1, son passé, du Frère Albert Martiny, 1978.
Gravure : Ste Richarde, dessinée par Feuerstein, fils, pour l'ouvrage de Ch. Deharbe, curé d'Andlau.